Thouars par exemple - Film de la série  "Les provinciales" (1971)

Thouars par exemple - Film de la série "Les provinciales" (1971)

De Jean Claude Bringuier et Hubert Knapp

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A lire au sujet de ce film un article du mmonde publié le 30 aout 1971 et dont voici un extrait :

https://www.lemonde.fr/archives/article/1971/08/30/provinciales-thouars-par-exemple_3063055_1819218.html

"Que peut-on faire un samedi soir à Thouars ? Comment peut-on avoir vingt ans dans une ville de province ? Comment ne pas hésiter avant de devenir adulte ? La vie s'écoule à longueur de journée ; il y a les " copains ", le " bistrot " où l'on boit des boissons inoffensives ; il y a les parents, pas méchants mais inquiets pour leurs enfants dont ils voient mal se dessiner l'avenir - un peu désemparés devant ces êtres qu'ils n'arrivent pas à saisir. Le " bac " est là comme une frontière, moins dernier stade d'une période d'initiation que seuil à franchir, épreuve absurde dont on ne tire aucune gloire - et ensuite, souvent, d'autres examens. Il y a le flirt, le désir et la tendresse, la solitude aussi. On se demande que faire, comment dessiner la vie à venir. Rester à Thouars ou partir ? Fuir le présent ou aller en quête d'un futur ? Choisir d'être quoi ? Choisir d'être qui ?

Jean-Marie a vingt ans, et son récit mélancolique évoque ses dernières années d'adolescence où tout paraît encore possible sans que rien ne soit vraiment désirable. Ennui, grisaille... mais pourtant l'amitié et quelques moments de bien-être indicible... Jean-Marie n'a qu'une passion : l'automobile ; il aimerait bien être pilote de course, mais c'est compliqué, ça coûte très cher. N'est-ce pas plutôt un vague désir, un rêve d'enfant ? Jean-Marie n'est pas heureux : il est à la recherche de lui-même, mais il ne se trouve pas, comme si la vie se dérobait devant lui, comme s'il ne pouvait avoir d'emprise sur rien.

Jean-Marie n'est pas le personnage d'une histoire fictive. Avec ses " copains " il a fait ce film : il a participé à une sorte de création collective dont Hubert Knapp et Paul Renty ont été les catalyseurs et les médiateurs (1). C'est un témoignage sur leur vie, sur leur jeunesse hésitante : images dispersées qui évoquent un " no man's land " qui sépare l'adolescence de l'âge d'homme ; mais aussi, typiquement, scènes de la vie de province. A la suite d'enquêtes statistiques, Thouars fut, il y a quelques années, désignée comme ville-témoin, image réduite de la France. Et si Jean-Marie est morose, ce n'est peut-être pas dû seulement à des traits de caractère ; pour lui et pour ses " copains ", il n'y a pas eu de " mai 68 ".

De Jean Claude Bringuier et Hubert Knapp
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  • A lire au sujet de ce film un article du mmonde publié le 30 aout 1971 et dont voici un extrait : https://www.lemonde.fr/archives/article/1971/08/30/provinciales-thouars-par-exemple_3063055_1819218.html "Que peut-on faire un samedi soir à Thouars ? Comment peut-on avoir vingt ans dans une ville de province ? Comment ne pas hésiter avant de devenir adulte ? La vie s'écoule à longueur de journée ; il y a les " copains ", le " bistrot " où l'on boit des boissons inoffensives ; il y a les parents, pas méchants mais inquiets pour leurs...Un sujet de longue date de Hubert KNAPP - Découvrir la vidéo - Suite